«Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau que les rives du Nil entre Louxor et Assouan.» - Denis Dailleux
Depuis 30 ans, photographe français Denis Dailleux documente l'Egypte avec une fascination insatiable. Capter son essence unique, avec amour, tendresse et profond respect.
Hélène Levitt et la ville de New York ; William Eggleston et le sud des États-Unis; Robert Doisneau et Paris: il y a des photographes dont les noms seront à jamais synonymes d'un lieu particulier. C'est le cas de Denis Dailleux et de l'Égypte.
Dailleux a commencé à photographier au début de la vingtaine, capturant des images de résidents âgés de son village local de Chanzeaux dans le but de transmettre l'histoire de son éducation à la campagne.
He cite les travaux de Richard Avedon, Irving Penn et Diane Arbus, comme source d'inspiration de son approche photographique, bien qu'il ait également été galvanisé par les réalisateurs et scénaristes virtuoses du cinéma italien des années 1980: Bertolucci; Pasolini; Ettore Scola; Fellini Visconti, des artistes qu'il revendique «peint une fresque de la société italienne». Son entrée ultérieure dans la culture égyptienne lui conférerait le même «choc esthétique» qu'il ressentait en découvrant leurs œuvres pour la première fois.
Denis Dailleux s'est rendu pour la première fois au Caire en 1992, pour rejoindre son amant égyptien qu'il avait rencontré à Paris un an plus tôt. Alors âgé de 34 ans, c'était la première fois qu'il quittait l'Europe, et il tomba immédiatement amoureux du pays, captivé par sa beauté séduisante et la chaleur et la générosité du peuple égyptien qui l'accueillit sans préjugés.
Cela marqua le début d'une relation longue et durable entre Dailleux et le pays qui deviendra plus tard sa patrie, une relation qui induira un travail vraiment remarquable: «J'ai eu la chance de découvrir une Égypte qui n'était pas encore entrée dans la mondialisation, où les relations étaient généralement simples et où, bien qu'étrangère, j'étais accueillie sans préjugés.
Ses images équilatérales (capturées à l'aide d'un appareil photo moyen format) englobent des portraits individuels; souks et cafés animés; chambres d'hôtel et maisons vides; et subtils détails ethnographiques (les mains décorées d'une femme âgée; portraits théistes ornant le mur d'une maison) qui ensemble, forment un poème visuel qui communique avec éloquence la riche tapisserie de la vie égyptienne.
Son œil pour la forme, la lumière et la couleur est vraiment étonnant, imprégnant des images d'une qualité picturale qui, parfois, évoque les œuvres des maîtres de la renaissance, tandis que sa capacité à transmettre de manière palpable l'atmosphère, est tout aussi impressionnante, captivant le spectateur et transportant les dans la scène.
Son approche délicate et empathique exprime sa profonde affection pour le pays et ses habitants, qu'il décrit comme 'joyeux, exubérant, drôle, excentrique, farfelu et profondément mélancolique', sensibilités idiosyncratiques qu'il capture avec brio dans ses photographies.
Sa photo préférée représente un jeune garçon regardant pensivement dans le vide avec le Nil en toile de fond. Une image saisissante qui, pour Dailleux, évoque sa propre enfance, illustrant à quel point les grandes photographies sont souvent réflexives.
En 2012, un an après que la révolution a secoué le pays en son cœur, Dailleux a rendu hommage à ceux qui ont perdu la vie en combattant pour une meilleure Égypte dans une série de portraits représentant les parents des victimes et les coins de leurs maisons qui servent de mémoriaux. aux perdus.
Un rappel que les responsables n’ont pas été traduits en justice et que la lutte pour une société plus libre et plus juste n’a pas encore été gagnée. Les séries, Egypte les martyrs de la révolution, est sorti sous forme de livre en 2014, la même année que Mère et Fils, sa série acclamée par la critique de portraits intimes représentant des bodybuilders égyptiens et leurs mères: un hommage à leur lien profond.
Ensemble, ces ouvrages se composent de plusieurs livres: Habibi Le Caire, Le Caire mon amour (1997); Le Caire (2001); Fils de roi, Portraits d'Egypte (2008) et Impressions d'Egypte (2011)
Beaucoup de choses ont changé depuis que Dailleux a mis les pieds en Égypte il y a une trentaine d'années, et il est depuis retourné vivre dans sa France natale, même si ses souvenirs du pays perdurent à travers ses images remarquables, tout comme son amour profond pour son peuple.
Toutes les images © Denis Dailleux